Un voyage dans le voyage
EN PARTANT, J’ETAIS BIEN PERSUADEE QUE CE VOYAGE ALLAIT CHANGER QUELQUE CHOSE MAIS FINALEMENT, S’IL m’a chamboulé, ce n’est pas là où je l’attendais.
En réalité, j’imaginais ce voyage comme l’occasion de découvrir ce pays que j’avais tant imaginé, terminer ce que j’avais commencé en partant en Australie en 2014.
Je pensais que j’allais tomber amoureuse du pays.
Je pensais que je serais seule uniquement quand je l’aurais décidé.
Je pensais que j’allais être en contact sans cesse avec des gens, voire intégrer un groupe, ou encore dormir chez l’habitant…
Finalement, ma première semaine de baroudage m’a apporté plusieurs rencontres enrichissantes, notamment celle avec Bernard, un canadien qui fuit le froid de son pays chaque année pour voyager quelques mois en Asie ; celle avec Nora, voyageuse allemande, qui terminait un périple de cinq mois à travers le Laos, le Vietnam, le Népal, la Birmanie, le Cambodge et la Thaïlande ; celle, au hasard d’une soirée à Bangkok, avec Aurélie, une voyageuse française, etc.
Tous ces gens sont inspirants par ce qu’ils traversent, par leur parcours de vie, par leurs projets, par leurs idéaux. Chaque échange avec un voyageur ouvre ton esprit à la différence, à de nouvelles perspectives, à de nouvelles envies, à de nouveaux rêves et à d’autres façons de vivre…
En ce qui concerne la deuxième semaine, je n’imaginais pas qu’elle prendrait cette tournure. Comme je l’ai dit dans mon précédent article, j’étais beaucoup plus seule durant cette période et j’ai vécu un véritable voyage intérieur au pays du sourire.
J’ai appris à penser à ce qui était juste pour moi, à ce que je voulais dans la vie.
J’ai compris qu’il était faux de nous définir comme une uniformité. En réalité, à l’intérieur, il y a pas mal de personnages qui s’affrontent ; le casanier, le voyageur, le rêveur, l’aventurier, le responsable, le sérieux, l’intello… pas étonnant que nous ayons parfois envie de tout et son contraire.
J’ai compris que pour être heureuse, il faut être en harmonie, ne pas jouer de rôle, ne pas se mettre en avant, ne pas être pour faire plaisir, ne pas faire semblant d’être quelqu’un d’autre, ne pas chercher la reconnaissance des uns et des autres et la rencontre qui change la vie. Il suffit juste d’être soi. Les événements, les choses, les rencontres viennent alors à nous naturellement. Il faut être patient – je reconnais que ce n’est pas ma première qualité mais j’y travaille.
J’ai appris qu’il fallait s’écouter, faire ce que nous sentions, suivre notre instinct. La vie est aussi pleine d’obligations mais il faut les voir dans un contexte plus large ; savoir pourquoi nous travaillons, comprendre pourquoi nous agissons, savoir vers où nous allons pour maintenir le cap.
Certes il y a des échecs, des déceptions. Les échecs sont aussi une sorte d’équilibrage, d’aiguillage quand nous restons bloqués dans une situation ou quand nous nous mettons inlassablement dans les mêmes schémas et que nous les répétons sans comprendre l’enseignement que la vie cherche à nous donner. Il faut être à l’affût des petits signes et être ouvert au changement. Et décider de changer si c’est nécessaire !
« Une vraie décision est mesurée par une nouvelle action. S’il n’y a pas d’action, c’est que vous n’avez pas vraiment décidé »
T. ROBBINS
J’ai appris que nous sommes en interactions. Que nous ne contrôlons rien ni personne.
J’ai appris que je n’étais ni la guérisseuse ni la sauveuse de personne. Que je ne peux accompagner que ceux qui ont envie d’avancer et pas ceux qui restent bloqués.
J’ai appris à écouter mon sixième sens quand il me dit de me casser.
J’ai appris à l’écouter aussi quand il me dit de persévérer.
J’ai compris que nous avons chacun une raison d’être et qu’il faut avancer vers ce que nous souhaitons.
J’ai appris que c’est en sortant de sa zone de confort que nous grandissons en estime de nous.
J’ai appris que c’est en se cassant la figure que nous nous relevons avec un nouvel enseignement ; l’échec est nécessaire pour mieux se relever.
J’ai appris que nous ne pouvons forcer personne à être heureux.
J’ai appris que nous nous attirons les bons éléments quand nous y croyons et que nous sommes en accord avec nos valeurs
J’ai appris que la jalousie nourrit pas mal de gens.
J’ai appris qu’avant d’être heureux à deux, nous devons d’abord être heureux soi-même.
J’ai appris qu’il faut toujours croire en sa bonne étoile et être attentif à ce que la vie met sur notre chemin.
J’ai surtout appris que le bonheur ne dépend de personne… Juste de soi ; je ne crois pas en la fatalité !
« La distance entre vous et vos rêves se nomme l’action »
X.
« Tout est possible à qui rêve, ose, travaille… et n’abandonne jamais »
X. DOLAN
Hélène, le 11 mars 2018